
« Notre première épreuve ‘’Gravel of Legend’’ a eu lieu le 25 juin, la veille du départ du Tour de France 2021 à Brest » explique fièrement Thierry Gintrand, l’organisateur de cette déjà mythique ride cycliste. « Cette date, j’y vois un signe du destin. On s’est lancé dans une aventure, comme les forçats de la route du Tour en 1903. Les premiers participants du Tour partaient pour rouler des heures et des heures sur des routes qui étaient de simples pistes. Sans assistance ou presque. On aurait pu dire que ces premiers cyclistes du Tour de France s’élançaient en… gravel ».
Le mot est lancé : gravel. Si le vélo est à la mode, le gravel tient le haut du pavé et des podiums. Le gravel, mot anglais pour parler du gravillon, de la grave qui recouvre les chemins, se situe entre le vélo de route et le VTT. Toujours plus nombreux, les adeptes de ce cyclisme un peu “roots” peuvent, grâce à des vélos adaptés, rouler sur sentiers et sortir des routes bitumées. L’an passé, nous avions suivi Louise et son Triban.
Le Gravel of Legend se met dans la roue de ces grandes courses… A la sortie de la plage d’Arromanches (Calvados) à marée basse, la traversée en peloton de la place de liberté, un virage à gauche pour pousser sur les pédales et gravir la falaise qui domine le bourg normand et, là-haut, on pose ses roues dans l’étroite trace entre les hautes herbes qui chatouillent les mollets. Du bonheur pur. Il est très exactement 6h31, samedi 25 juin, et la première édition du Gravel of Legend, ou GOLD, a lancé 310 pionniers sur la piste. Direction Angers, au sud. A l’air libre sur les pistes cyclables et les chemins empierrés, à travers sous-bois et bords de rivière. Il faut mettre moins de 20 heures pour rejoindre la capitale angevine en suivant le GPS. Car Gravel of Legend n’est pas une compétition : c’est une épreuve non-chronométrée, sans classement. Une histoire qui s’écrit sous nos yeux..
« On espérait 80 engagés, nous avons bloqué très vite la participation à 310 » raconte Thierry Gintrand, directeur de Destination Angers, l’agence de rayonnement du territoire d’Angers. Champion paralympique en tandem en 1996, avec Patrice Senmartin pistard non voyant, créateur de la cyclo Anjou Vintage, il a imaginé GOLD avec ses équipes. Par passion du gravel. Pour la mémoire aussi. « Le gravel est arrivé en Europe avec les soldats alliés, notamment américains, débarquant en Normandie. Arromanches était dans le secteur GOLD du plan des alliés, à l’est d’Omaha Beach ». Les premiers bataillons anglais et canadiens ont posé les pieds sur le sable normand à 6h31 le 6 juin 1944. Devant eux, la falaise, puis le bocage, au-delà « une envie de liberté ».
Le challenge du ‘’Gravel of Legend’’ est un hommage. « C’est aussi une envie de vivre le vélo différemment, peut-être un art de vivre. Avec le gravel, on va au bout de la rue ou au bout de l’Europe. A chacun de suivre ses envies ». En une décennie, la tendance venue des Etats-Unis a étouffé l’effet de mode. Le succès du salon ‘’Nature is bike’’ à Angers qui accompagnait l’arrivée du Gravel of legend dit un phénomène. C’est l’appel des chemins de traverse, « la reconnexion à la nature est très présente. Ce n’est pas vraiment une discipline de compétition – ça peut l’être – mais c’est surtout un état d’esprit » pointe l’organisateur angevin. « On n’a pas la tête dans le guidon. On la lève et on regarde. Le gravel c’est l’exploration. Quand nous avons préparé l’itinéraire, on a pris trois jours pour chercher la trace, l’améliorer, rencontrer des gens, discuter dans plus de 80 communes traversées. Avec ce qu’on a tous connu pendant un an, et la pandémie, chacun aspire maintenant à reprendre possession de son territoire ».
Juin 2021
TRIBAN
Triban c’est le vélo de route sans aucune référence de chrono et résolument guidé par le confort : profiter simplement des plaisirs que procurent la vitesse, partager des moments entres amis tout en découvrant des lieux et des paysages grandioses.
Parce que la liberté et l’aventure commencent au premier virage.
Roubaix
Eva : la Tarmak Girl
triplement passionnéeBadajoz
« Le cyclisme
m'a tout donné »